Le jour où « J’ai défendu l’élevage à l’herbe sur Arte »
Guillaume, éleveur charolais, 38 ans, raconte le jour où il a été invité à participer à l’émission “28 minutes” sur le thème « Mangera-t-on encore de la viande demain ? ».
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« Trois jours avant la fin du Salon de l’agriculture, j’ai été invité à participer à l’émission “28 minutes” sur Arte. Le thème débattu ce jeudi 2 mars était : « Mangera-t-on encore de la viande demain ? » Éleveur allaitant dans la Saône-et-Loire, engagé depuis 17 ans dans le syndicalisme (JA, puis FNB (1)), je me sentais légitime pour défendre le point de vue de la profession. Le matin même de l’émission à Paris, j’ai été contacté par une journaliste de la chaîne. Elle m’a demandé si j’étais bio ou industriel.
Ce premier contact « binaire » m’a un peu surpris, moi le polyculteur-éleveur extensif. Je me suis demandé si ces gens éloignés de la réalité, allaient être en mesure de comprendre ce qu’était un herbivore ! J’ai aussi été prévenu que je me trouverais sur le plateau aux côtés d’une représentante de l’ONG « Action Climat » et d’une journaliste de France 2 qui travaille sur les questions de l’alimentation.
À la fin de l’après midi, je suis arrivé malgré tout très à l’aise à Arte. J’aime discuter avec des personnes qui ne partagent pas mes idées. En matière d’élevage, je connaissais le sujet : nos animaux émettent certes des gaz à effet de serre, mais nos prairies permanentes et nos haies stockent du carbone. Nos vaches sont à l’herbe avec leurs veaux neuf mois sur douze. Un luxe à l’échelle du monde ! Impliqué à Interbev sur les questions d’environnement et de climat, j’avais déjà été interviewé sur France Inter, mais c’était ma première expérience TV.
« Ça m’encourage à saisir toutes les occasions pour défendre l’élevage »
Après un passage rapide au maquillage, l’installation en studio, et le lancement du générique, les choses sont allées très vite. Quand ma voisine d’Action Climat a affirmé d’emblée que 80 % de l’élevage français était industriel, Élisabeth Quin, la journaliste responsable de l’émission a senti immédiatement que je n’étais pas d’accord et m’a donné la parole.
Je suis ressorti de l’émission plutôt content d’avoir pu discuter avec des personnes qui ne connaissaient pas le monde agricole. Ne pas avoir la possibilité de m’exprimer réellement était ma crainte. J’ai proposé de revenir, même hors antenne, pour expliquer plus en détail ce qu’est l’élevage à l’herbe.
En sortant du studio, je n’avais qu’une hâte : regarder l’émission. Je n’ai pas été déçu. J’ai eu de nombreux retours positifs de mon passage sur Arte, ce qui m’encourage à saisir toutes les occasions pour défendre l’élevage ».
(1) Il en est le secrétaire général adjoint.
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